mercredi 31 octobre 2012

jeudi 25 octobre 2012



Excellente prestation de Frédéric Lordon cet été sur la critique du "politically correct" économique en cours.

mardi 9 octobre 2012


Caractéristiques de la crise depuis 2008: déflation mondiale depuis 2007 (décroissance) et inflation mondiale par les coûts (peak-oil et QEs):


Mise en perspective des dix années à venir si rien ne change (cf http://lagrandechutedelimmobilier.blogspot.fr/).

1) Recherche de marges commerciales autour de 15% et retour sur investissement en moins de 2 ans: l'économie financière via la spéculation en structurés, assurances (CDS), hedge funds, monnaies.

2 Nécessaire déconnection à l'économie réelle (pression cpdt à la baisse des salaires directs et indirects), déréglementation mondialisée et garantie du système financier par les Etats de par sa dangerosité.

3) Attaque par les banques, fonds, assurances des Etats les obligeant à se "réformer": à savoir baisser les dépenses publiques, privatiser, augmenter les recettes fiscales sur les non-détenteurs du capital, baisser la pression fiscale sur les détenteurs du capital!

Pressions sur les Etats traditionnellement endettés avec possibles mises sous tutelle; non éclatement de la zone Euro via eurobligations/ou recours à des outils de type MES/FESF pour émission de nouveaux emprunts.

4) Politique monétaire de type QE aux USA et dans l'UE de manière à apporter la matière première à la spéculation à savoir des liquidités! Contrepartie: échec des QE sur toute relance de l'économie réelle qui en est privée.

Focus USA: récession économique et augmentation concommittante de la taille de la bulle financière; Recherche de la consolidation de l'USD via l'attaque de l'Euro (soit le rôle croissant du FMI pour imposer l'austérité dans l'UE et une dislocation de la zone Euro+ attaques spéculatives sur l'Euro) aidée aussi par les multinationales américaines installées en Europe et pouvant se relocaliser dans les émergents+ l'impossibilité de mettre un QE européen autrement qu'en empruntant sur les marchés (autrement dit en se mettant sous la coupe des institutions financières anglosaxonnes) + l'impossibilité de mettre en place un réel transfert budgétaire entre Etats excédentaires (L'Allemagne) et les autres autrement que par des euroobligations qui auront pour conséquence toujours plus d'emprise des marchés.


Pop active (BLS): approx 150M; taux de chômage à sept 2012 de 7,8% (BLS) et à 9,5% à oct 2012 (14,7M de chômeurs) + 8,6% de temps partiel forcé soit 18,1% pop active ou 27,15 millions de précaires!! 

Guerre possible dans la zone Iran-Irak avec une stratégie de réarmement mondial des USA + une diplomatie tendant à se rapprocher de la Russie et de la Chine.

Focus Eurozone: maintien technocratique et financiarisé de la zone Euro; austérité généralisée par absence de véritable relance vers et par les Etats reposant aussi sur une mutualisation des excédents budgétaires; dislocation de l'Eurozone avec un maintien de l'Euro arrimé sur l'USD.


Par ailleurs et c'est inexorable!, le maintien de la valeur de l'Euro oblige, principalement par idéologie, à maintenir des taux de refinancement relativement élevés (politique de Trichet) ou à augmenter les réserves obligatoires à la BCE des banques centrales voire les comptes de dépôts des banques emprunteuses (Draghi et sa fameuse neutralisation!): on se retrouve ainsi avec une politique hallucinatoire offrant soit d'assécher la liquidité du système bancaire, lui-même vicié par des milliards d'actifs zombis soit de provoquer une chute de l'Euro et une hyperinflation (faute de détenir à l'instar du dollar un statut international). Last but not least l'USD est et sera structurellement faible contribuant à un Euro surévalué dans les exportations!

En réalité la politique de la BCE tient en un mot: neutralisation!, et en un programme de rachat OMT (Outright Monetary Transactions). Bref les créances douteuses à 3 ans max seront rachetées directement et sécurisées par des dépôt équivalents en créances saines par la banque emprunteuse. Autrement dit cela ne sert à pas grande chose si ce n'est à injecter du cash à très court terme mais à affaiblir le système bancaire déjà en profonde crise de confiance. 

C'est la conséquence de la politique de Draghi lui seul en partie à l'origine de cet effondrement. N'ayant pas voulu mener une politique "saine" de remontée des taux de refinancement de peur d'effrayer les marchés financiers (monétaires et obligataires), il a préféré faire une politique de taux quasi nuls à la Bernanke en oubliant (à moitié!) que l'Euro  n'EST pas une monnaie internationale! Résultat il est contraint, de peur d'exploser la masse monétaire et de créer une hyperinflation, d'obliger les banques à redéposer une partie de leurs liquidités dans les comptes de la BCE (ce qui n'a pas empêcher le doublement de son bilan!) et maintenant de sytématiser ce retour par la neutralisation des OMT.  

Quelques chiffres en 2012: PIB zone Euro de 9400Mds€ contre 15000 Mds pour les USA; Bilan BCE de 32% du PIB soit 3000Mds€ contre 20% pour la FED (soit approx.3000Mds USD): endettement eurozone approx .8200 Msd€ de dettes publiques  (cf Eurostats http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-23042012-AP/FR/2-23042012-AP-FR.PDF)  contre plus de 100% PIB pour les USA.


170 M d'actifs  en 2012 contre 190M en 2010 soit une réduction de 20 Millions en deux ans!!! Le taux de chômage est de 11,3% (Eurostat 07/2012) soit 19,21M de chômeurs dont 3,4 M de moins de 25 ans. Si on prend l'UE, le chômage touche 25 M d'actifs! 


Comparatif FED-BCE


- Le Trésor US est une personne morale dotée de prérogatives de puissance publique et a la capacité de procéder à des dépenses et à collecter l'impôt (recettes) à l'échelle fédérale. Aucune institution de cette sorte n'existe dans l'Eurozone, la collecte de l'impôt comme les dépenses publiques étant dévolues à chaque Etat -membre (avec un encadrement par des pactes de stabilité et les traités constitutifs pour les dépenses publiques uniquement).

- Le Trésor US peut émettre des obligations (Bonds) à savoir emprunter à la FED mais aussi aux banques privés, aux investisseurs privés et publiques nationaux et étrangers. Les Etats membres de l'Eurozone ne peuvent emprunter auprès de la BCE (d'où le projet des eurobligations) mais seulement auprès des banques et des investisseurs privés. La BCE prête en conséquence aux banques qui pourront prêter aux Etats membres. FESF et MES sont des succédanés pour pouvoir emprunter plus facilement auprès des banques avec une garantie étatique dans un cas et un apport en capital des Etats dans l'autre.

- Le trésor US finance directement les Etats fédérés en déficit. La FED finance directement les banques. Les Trésors nationaux financent leur propre Etat et la BCE finance l'ensemble des banques de l'Eurozone.

- 3000Mds USD (20%PIB) financent aux USA tant le système financier que les infrastructures. Dans l'Eurozone, 3000Mds€ (32% du PIB) financent uniquement le système financier!

Conseil Européen 29/06/2012: possibilité pour le FESF et le MES de prêter directement aux Etats membres ainsi qu'aux banques. Autrement dit création de facto de bad banks sans création d'un Trésor européen à savoir une collecte des recettes fiscales et leur redistribution.


Focus France:


- Chute des crédits immobiliers de près de 34% (source BF) en 12 mois correspondant à une augmentation des taux réels de 30%: à savoir que les conditions d'obtentions de crédit impliquent aujourd'hui jusqu'à 40% d'apport!!!! voir le livre "la grande chute de l'immobilier"

- Recettes fiscales d'approx 336 Mds€ (2011) alimentées par un PIB fin 2011 de 2200Mds€ soit 15% de ce dernier. PIB (ensemble des résultats agents économiques privés et publics) limité dans sa croissance par un déficit commercial de 55Mds€ (approx) pesant en retour sur les recettes fiscales! Une croissance du PIB de 100Mds€ correspond à un taux de 4,5%!

- Dépenses publiques de l'Etat de 450Mds€ (incluant les divers organismes de l'Adminstration centrale ODAC) affectées au fonctionnement et à l'investissement de l'Etat d'une part (auquels doivent se rajouter les dépenses des admnistrations locales et sociales soit approx 720Mds€) et au remboursement de la dette publique (intérêts et capital); au total: 1227Mds€ en 2011 soit 55%PIB! Ce qui prouve aussi la présentation mensongère de la dépense et du ratio déficit/PIB!

http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2012/rapport_depense_2012.pdf


- Déficit public (recettes - dépenses stricto sensu avec ODAC): 120 Mds€ (approx)/an soit 5,2% PIB financé par la dette publique via des obligations du trésor à différentes maturités (en général à 10 ans). En réalité près de 900Mds€ sont financés par an par la dette publique!

- Dette publique cumulée de 1700 Mds€ contractée par l'Etat français (Trésor) auprès des marchés financiers (banques françaises et étrangères) à un taux fixé en fonction du risque- pays à savoir sa solvabilité.

Problématique:

- Comment diminuer le déficit public à 3%PIB à savoir approx. 65Mds€ ?

- soit réduire la dépense publique de 50Mds€, effort renouvelé chaque année risquant d'entrainer des effets sur le PIB (baisse de la consommation) donc sur les recettes fiscales.

- soit augmenter les recettes fiscales avec également un effet récessif sur le PIB sauf à diminuer le déficit commercial et donc d'augmenter la croissance (minimum de 2,5%!) avec toujours la difficulté de l'impossibilité de dévaluer! Ou d'augmenter le revenu disponible ce qui va à l'encontre de l'évolution des salaires baissant depuis 2009 (approx 1000€ net par personne), du chômage de masse (approx 5M) et de la pauvreté (approx 10M).

- Il restera toujours à financer 65Mds€ par an soit dans 4 ans une dette de 100% du PIB!!

Logique financière mortifère traduisant une profonde dépendance de l'Etat aux banques et visant à son renflouement dont le but ultime est d'assurer une assurance de celles-ci au dépend du peuple.Il n'y a en effet aucune légitimité à réduire les déficits en dehors d'une bonne cotation sur les marchés; aucune légitimité parce que:

- un déficit est fondamentalement une valeur relative: il sera vertueux un jour, il sera néfaste un autre;

- Les taux d'intérêts sont en réalité fonction non pas du risque pays mais d'une entente  spéculative entre prêteurs;

- Le déficit peut être vertueux si il est créateur d'investissements productifs d'emplois rémunérés.

- La dette publique est en réalité appréciée en fonction de la stature géo-politique et géo-économique de l'Etat: plus l'Etat est faible, plus la pression au remboursement sera forte!

- La réduction du déficit publique ne résout pas le problème de la stratégie industrielle de la France (les fameux facteurs de croissance de M Attali!);

- Le problème fondamental est lié aux finances des banques à savoir leur insolvabilité.

Conclusion: une politique d'austérité n'aura aucun effet hormis la possibilité pour les banques de mieux se garantir face aux prochains soubresauts des bourses!

Mesures Gvt Ayrault 2012: objectif de réduction du déficit à 4,5% PIB soit 23Mds€!

7,5Mds€ de recettes fiscales soit 343Mds€ dont quelques mesures affectant les classes moyennes (exonération des heures sup.; suppression/diminution abattements successions; augmentations cotisatrions salariales);

- donc une croissance du PIB de 15,5Mds€ soit un taux de 0,7% qui reste cependant d'être illusoire au regard d'une remontée fiscales avant toute croissance!! Les recettes n'entraineront aucune croissance (les fonctionnaires représentent 20% pop.active!) et dans tous les cas (ce qui est le but!) ne baisseront pas le chômage ni la pauvreté.

5) Recherche en parallèle d'une extension de la dérégulation financière via G8/G20, USA-Asie, UE (structures fédéralistes de type BEI, BCE,etc).

- Poursuite du fédéralisme de la zone Euro s'inscrivant dans une recherche d'abandon des souverainetés nationales de manière à unifier les politiques commerciales et fiscales, à unifier à minima les politiques publiques et les règles de droit du travail, celles-ci visant à englober des compétences multiples pour des salaires réduits (seule une concurrence entre les peuples de l'UE le peut; abandon du smic; abandon progressif par privatisation des secteurs monopolistiques cf SNCF;  extension des politiques d'immigration des zones africaines, asiatiques et indiennes. Politiques attractives de type droit de vote des étrangers, droit du travail et social facilités en ce sens.

- Développement d'une technocratie avancée dans la zone UE/Eurozone/FMI via think-tank, écoles,etc

- Focus politique France: fin du clivage UMP/PS rassemblé (et recentré) dans une politique d'union nationale/fédéraliste/libérale; positionnement droitier d'un mouvement souverainiste libéral émanant du FN/DLR; positionnement à gauche du Front de Gauche sur une ligne anti-libérale et internationaliste.

6) Ralentissement de l'économie réelle comme conséquence du boom financier et de l'accès restreint aux prêts par les entreprises (essentiellement les PME); ralentissement in fine des émergents et blocages à toute démocratisation dans ces pays; rattrapage impossible des émergents quant à leur marché intérieur.

7) Prix des matières premières baissiers à CT mais haussiers à LT (principalement pétrole et gaz démographie aidant!).

8) Stabilisation du cours de l'or (haussier à CT).

9) Conséquences sociales:

- Pays à structures différentialistes mieux armés dans la gestion des risques liés à la paupérisation des peuples (USA, UK, Brésil notamment).Pays intégrationnistes de type France ou Israël: risques sociaux d'éclatement; accentuation des mesures de police. Montée globale en Europe de la colère des peuples (cf GEAB) prenant la forme de partis extrêmistes (cf Aube Dorée), attentats, grêves, manifestations continues de type "will occupy". Affaiblissement démocratique, risques de recours à des procédures de type article 16. 

- Pays non-démocratiques: durcissement policier (Russie, Chine); fondamentalisme exacerbé dans les zones musulmanes avec de possibles guerres civiles ou interétatiques.

- Montée de l'antisémitisme en Europe, Amérique du Nord, zones de populations musulmanes par deux facteurs: amalgame institutions financières et judaïsme (préjugés tels que l'avidité, l'usure, le complot) et le conflit israelo-palestinien via la recrudescence de l'islamisme terroriste, la montée en puissance des Etats pétroliers islamistes (Iran, Egypte, Lybie, Qatar) au dépends des monarchies pro-occidentales.

10) Conséquences écologiques:

- Ressources eau/pétrole/terres rares s'affaiblissant. Contradiction toujours plus aigue avec les impératifs de croissance.

- Pas de politiques démographiques (car pas de politiques sociales) dc pressions sur les ressources alimentaires.

- Déforestations, espèces animales en voie d'extinction.

- Guerres croissantes pour des prises de positions énergétiques